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Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
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Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

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La galerie des jalousies - Tome 1

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Marie-Bernadette Dupuy

Calmann-Lévy
Septembre 2017
600 pages
22,90 euros

Roman historique

Quatrième de couverture : 1920. Sur le site minier de Faymoreau en Vendée, un coup de grisou a provoqué l'effondrement d'une galerie. Apprenant la tragédie, Isaure Millet, la fille des métayers du château, s'est précipitée sur les lieux. Thomas Marot, l'homme qu'elle aime depuis toujours, fait partie des mineurs pris au piège. Les secours s'activent. Thomas est sauvé mais le soulagement d'Isaure est de courte durée : le jeune homme est déjà fiancé à une ouvrière polonaise.
Comment pourra-t-elle se résoudre à renoncer à lui ? Les suites de la catastrophe prennent une tournure inattendue : l'une des victimes retrouvées sans vie au fond de la mine a, en fait, été assassinée d'une balle dans le dos... L'enquête bute sur le mutisme des témoins. La belle Isaure, qui lutte pour dissimuler les sentiments qu'elle voue à Thomas, en sait-elle plus qu'elle ne prétend ? Quel secret cache la petite communauté de gueules noires ?


Je suis agréablement surprise et conquise par ce roman qui annonce une saga prometteuse. Pourquoi ? Parce que c'est la première fois que je goûte à la plume de Marie-Bernadette Dupuy et que j'ai beaucoup aimé son style à la fois recherché (celui de l'époque des années 20 en France donc avec des mots d'argot) et fluide, tout en tissant une intrigue efficace. Ensuite parce que c'est la première fois également que je m'essaie au registre du roman historique et policier. Autrement dit c'était une découverte sur tous les plans. Pour être franche avec vous, je ne m'attendais pas à autant aimé ma lecture. Les personnages sont pourtant brillamment campés et l'héroïne appelée Isaure m'a énervé à un point, mais j'étais toujours avide de savoir ce qui allait se passer. 

Tout d'abord il y a beaucoup de rebondissements et beaucoup de personnages dans La galerie des jalousies. Impossible de s'ennuyer. Les principaux sont Isaure Millet, la fille des métayers du château, future institutrice de l'école de Faymoreau. Thomas Marot, jeune homme minier fiancé à Jolenta, une jeune ouvrière polonaise. Les deux jeunes gens vont se marier au grand désespoir d'Isaure qui est folle amoureuse de Thomas depuis sa plus tendre enfance. Autour d'eux il y a leur famille et le génialissime Inspecteur Justin Devers qui sera chargé de l'enquête sur un assassinat commis au moment même où la galerie minière s'effondre. Je me suis passionnée pour l'histoire des relations humaines et des conditions de vie de ce village vendéen, plus que pour l'enquête elle-même. Isaure et Thomas ont grandi ensemble et Thomas n'a jamais pu défendre Isaure contre les violences commises par son père. Battue, rejetée, insultée, méprisée, Isaure a grandi dans des circonstances très difficiles mais ma foi, intelligente et brillante elle a su se tirer d'affaire en évoluant vers une carrière professionnelle qui n'est pas donnée à tout le monde à cette époque.

Et pourtant Isaure Millet est exaspérante! Mon dieu! Elle accumule les défauts. Je l'ai trouvé trop égocentrique, centrée sur sa personne et victime de son sort...comme si elle avait un don pour attirer le mépris et les ennuis sur elle. Parfois naïve, vraiment mièvre et en plus très aguicheuse et opportuniste dès que l'occasion se présente. Pour le coup c'est vraiment une anti-héroïne mais elle a un côté attachant voire complètement addictif. Son caractère est déroutant. On ne sait jamais vraiment dans quel pétrin ou quelle plaie elle va provoquer et c'est assez drôle. Mi détestable, mi adorable, Isaure est l'un des personnages qui m'a pourtant fait aimer le livre. Elle change d'avis comme de chemise et retourne sa veste dès que son premier plan ne fonctionne pas comme elle veut. Ce qui implique de sacrés rebondissements!

Le roman commence avec l'effrondrement de la galerie dans laquelle se trouve Thomas, Piotr (le frère de Jolenta), et d'autres mineurs. Il y a de nombreux morts et blessés mais une personne, le maître mineur est morte dans d'autres circonstances : assassinée d'une balle dans le dos. Justin Devers va enquêter et mener toute une série d'interrogatoires mais il se heurte à une communauté soudée, secrète voire sournoise. Sauf la belle Isaure qu'il trouve d'emblée à son goût, séduisante, franche, intelligente, d'une fraîcheur irrésistible, et loin des préjugés qu'il se fait sur les villageois des campagnes françaises. Puis les miniers sont soudés entre eux et il est inconcevable que le coupable soit parmi eux. Si l'enquête est intéressante à suivre, j'ai surtout adoré les relations entre les personnages à la fois affectives, sentimentales, familiales et sociales. Puis il y a l'histoire poignante de la petite Anne, soeur cadette de Thomas...

L'autre point qui m'a énormément plu même si je ne suis pas férue de l'Histoire de France c'est le contexte social dans lequel se situe l'action. En effet nous sommes en plein après la Première Guerre Mondiale et les esprits sont très marqués par ce drame. On le ressent dans les discussions, dans les actes et surtout au sein des familles dont aucune n'a été épargné. Cela donne une atmosphère touchante tout le long du roman car chacun a souffert de cette guerre et certains personnages vont être directement impactés. D'ailleurs, je ne vous en dit pas plus mais l'auteure a bien su distiller une part de suspense au tout début du roman et ces deux premiers chapitres étaient fort captivants d'où l'envie de lire la suite. 

Une multitude de personnages qui révèlent leurs secrets, leurs qualités, leurs tempéraments, une galerie haute en couleur, une écriture vive, font de ce premier tome, un moment divertissant qui m'a captivé. J'en suis étonnée car ce n'est pas du tout mon domaine de prédilection. J'avais peur des 600 pages mais finalement ça se lit super bien et assez rapidement. C'est prenant et ce rythme m'a permis d'apprécier ma lecture et d'avoir envie de me plonger dans la suite. 

Sous le feuillage | Design par Catherine Surr